La Palestine, le pays de Jésus, n’a pas de grands fleuves. Sa principale rivière, le Jourdain, reste un rapide mais modeste cours d’eau.

A part autour du lac de Galilée, le pays est sec et craint les sécheresses. L’eau y est donc un symbole de vie, depuis les eaux primordiales sur lesquelles plane l’Esprit (Genèse 1, 2).

Les croyants comparent l’action de Dieu à une eau fécondante, à une pluie fertile :     

« Des eaux jaillissent dans le désert, des torrents dans la steppe, La terre desséchée se changera en lac » (Isaïe 35, 6).

Et pourtant… sur la terre durcie, la force des orages emporte tout, les ondes débordent. Dangereuses sont ces eaux soudaines dans lesquelles l’homme ne vit pas : les eaux de la mort. Une prière demande : « Tends la main pour me sauver, pour me délivrer des grandes eaux » (Psaume 144, 7). C’est le Déluge.

Félix_Bonfils_(French_-_Le_Jourdain_(The_Jordan)_-_Google_Art_ProjectIl faut donc traverser l’eau : celle de l’Exode à travers la Mer Rouge pour libérer Israël, celles de la mort du Christ en croix (Jean 19, 34). Croire est une traversée pour vivre, malgré les vents et les tempêtes (Matthieu 14, 22-23).

Jésus domine les eaux mortelles, il les piétine. Le signe des chrétiens, le poisson, vit dans ces eaux perfides. Le chrétien est « fils de la Résurrection » (Luc 20, 36). Telle est sa foi, celle de son baptême.

Les eaux : source, ruisseau, rivière, barrage, canal, estuaire, océan, tsunami… Elles portent et emportent. Il faut une barque, un radeau, une gabarre, une péniche, un canot, un kayak… A chacun son esquif selon les temps et les mentalités. C’est un voyage, une navigation dans lesquels entrer : il ne suffit pas de se laisser conduire. Il faut ramer, pagayer, haler… On n’a jamais fini d’entrer dans la foi, de traverser plats et bourrasques. Avec les questions comme autant de sondages pour sentir le fond. Au fil de l’eau…

Le but ? Aller vers Celui qui nous attend sur la rive (Jean 21, 4). Dans cette rencontre, nous deviendrons source d’eaux vives pour les autres : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eaux vives couleront de son sein » (Jean 7, 38).

Première question : n'ai-je rien oublié ?

Calvi_Quai_d'honneur_Jacques_et_Marc_Linski_D’où me vient la foi ? Ou mon désir de croire ? De problèmes qui me tracassent ? Voici les parents, les amis, les évènements, les lectures ou les films qui m’interrogent. Voilà les interrogations claires ou sourdes qui me taraudent… Et ce que j’aime, ce à quoi je tiens.

Deuxième question : comment faire ?

Je ne connais rien à la voilure, au gouvernail, à ces affaires de cap et de pointe. Comment ramer sans trop se lasser ?

Voilà quelques fiches pour favoriser l’avancée. Certaines fois, il convient de se laisser porter par le courant et la brise. D’autres fois, lutter contre les vents et les rapides. Donc avoir la sagesse de s’adapter. Même s’il faut plonger dans l’inconnu !

Surtout, troisième question : vers où va-t-on ?

compass_old_paper_02Mais vers quelqu’un : le Christ ! Il nous attend.

D’ailleurs, c’est Lui qui est venu le premier vers nous.

Il est l’eau qui nous fait vivre : au fil de l’eau, c’est marcher avec Lui.