Évolution de l’image de Dieu

UN GRAND DANGER

Des questions inévitables à une foule de réponses, le chemin va vite ! Encore de nos jours ! On croit à la chance, aux sorts, aux esprits… Cela n’a pas d’âge. Grand est le danger de la superstition, d’une naïve crédulité que la réflexion ne contrôle plus. La magie guette toujours.

En outre, il est facile d’utiliser ces croyances pour construire un système étouffant qui emprisonne les hommes et en fait ses esclaves. Les régimes totalitaires ont toujours su utiliser Dieu à leur service et à rendre sacrée leur tyrannie. « Gott mit uns » (Dieu avec nous) était gravé sur la boucle des ceinturons des S.S.

Du Dieu-lumière, on arrive aux restrictions de courant !

On comprend pourquoi des gens rejettent vigoureusement l’idée de Dieu !

UN DIEU INOFFENSIF

La France du XVIIIème siècle refusait une religion qui engendrait de la violence et qui ne comprenait pas l’évolution des sciences et des mentalités. Comme il fallait bien vivre ensemble, on a coupé la réalité en deux :

  • d’un côté, ce qui est matériel et temporel, confié aux savants et aux politiques,
  • de l’autre, ce qui est spirituel et éternel : le domaine de la religion.

Est apparu un dieu loin de sa création, chargé de faire régner l’ordre (« Mieux vaut payer un curé que deux gendarmes » disait Napoléon III), expliquant la création, donnant de rares miracles, mais garantissant l’immortalité de l’âme.

L’ETRE SUPREME apparaissait !

Que demandait ce Dieu ? L’ordre public, l’assistance à la messe dominicale (la « pratique ») et l’observation de la morale sexuelle.

Ce Dieu s’éloignait des hommes. Il s’éloignait de l’Evangile : pas de Trinité (voir fiche 14), très peu d’incarnation (voir fiche 9), encore moins de morale sociale (voir fiche 13). Dieu ne troublait rien.

Le DEISME (= il y a un dieu) était né.

“Dans cette naissance de l’athéisme, les croyants peuvent avoir une part qui n’est pas mince, dans la mesure où, par la négligence dans l’éducation de leur foi, par des présentations trompeuses de la doctrine et aussi par des défaillances de leur vie religieuse, morale et sociale, on peut dire d’eux qu’ils voilent l’authentique visage de Dieu et de la religion plus qu’ils ne le révèlent.“

Vatican II

L'Église dans le monde de ce temps, n°19

Le catéchisme osait poser à des enfants de 10 ans cette question redoutable :
“Qu’est-ce que Dieu ?”

Réponse : “Dieu est un pur esprit, parfait, souverain maître et créateur de toutes choses.”